Résumé : |
Au sujet du tabagisme des populations préjudiciées d'un point de vue psychiatrique ou mental notamment, des représentations prévalent et nous sont irrecevables. On considère souvent que la condition précaire ou marginale de ces personnes et que le niveau des problèmes affrontés par elle disqualifie toute urgence à questionner le rapport au tabac.Toute intervention relative au tabac sera jugée, dès lors, déplacée, sans correspondance aux besoins de la personne, à l'instar des milieux professionnels entourant la toxicomanie classée dure, où la consommation résiduelle de cigarettes est largement banalisée : au tabagisme enregistré parmi les patients correspond d'ailleurs la prévalence élevée qu'on objectivera dans les rangs des personnels soignants. Les données recueillies dans notre institution vont d'ailleurs alimenter ce constat. Nous comprenons, bien sûr, le bon sens ou les postulats qui tendent à reléguer la problématique au second plan des préoccupations de ces professionnels de la santé. Cependant, la démission des intervenants potentiels ne peut tenir la route aussitôt qu'on rappelle, au-delà de toute équivoque, la réalité mortifère du produit : serait-il normal de cautionner la mort prématurée sinon donc à la souffrance physique, à l'invalidation des populations stigmatisées par ailleurs ? C'est dans un élan de rationalisation très consensuel que des professionnels de la santé souligneront les bienfaits du tabac. Ce mémoire tente de proposer des pistes ainsi qu'un éclairage pour les professionnels de santé confrontés à la prise en charge de populations présentant une déficience mentale. |