Résumé : |
[résumé de l'auteur] Le tabagisme est un problème de santé publique dont l’ampleur n’est plus à démontrer. Face au danger mortel – minimisé, modalisé, relégué, dénié par l’usager -, nombreux sont les fumeurs qui « justifient » leur consommation en arguant que la cigarette ou la nicotine les relaxe et que leurs tentatives de sevrage ont engendré une augmentation de leur niveau d’anxiété propre à les faire rechuter. Ces affirmations ont amené les chercheurs à s’interroger sur ces liens existant entre l’anxiété et le tabagisme. Cependant ces études rapportent des résultats notablement contradictoires… L’objectif principal de ce travail est d’apporter une contribution à l’étude du lien entre l’anxiété et le tabagisme. Pour ce faire nous avons mené une étude sur un échantillon occasionnel de 276 sujets adultes, versés dans cinq catégories : fumeurs, fumeurs occasionnels, non-fumeurs, ex-fumeurs et abstinents. A la faveur de l’analyse, nous avons pu mettre en évidence un lien statistique probant du niveau d’anxiété des consommateurs et de leur statut tabagique (en interaction avec le genre), de même qu’avec l’initiation précoce au tabac. En outre, nous avons observé que les personnes les plus anxieuses se retrouvent principalement parmi les gros fumeurs (> 20 cig./jour) ainsi que parmi les personnes qui, sur un plan déclaratif, investissent le tabac pour lutter contre le stress. Enfin, nous aurons noté que les sujets les plus anxieux comptabilisent également davantage de tentatives d’arrêt tabagique infructueuses. |