Résumé : |
Introduction : le tabagisme est une épidémie induite par l’homme tout à fait évitable ; il constitue un problème majeur de santé publique à l’échelle mondiale dont les coûts sociaux sont très élevés. Les professionnels de santé dont les infirmier(e)s, ont un rôle important à jouer dans la lutte antitabac mais sont-ils suffisamment préparés à la problématique du tabagisme ?
Objectifs : évaluer la formation des étudiants et la perception de leurs rôles dans la prise en charge du patient tabagique.
Matériel et méthode : l’étude a été menée en 2015 auprès des étudiants infirmiers(e)s hospitalier(e)s breveté(e)s de 2ème et de 3ème année de l’Institut Reine Fabiola site Erasme. Un auto-questionnaire a été distribué évaluant leurs connaissances, leurs comportements et attitudes vis-à-vis du tabac ainsi que leur rôle dans la lutte.
Résultats : l’étude a intéressé 87 étudiants d’âge variant entre 21 et 48 ans. La prévalence du tabagisme était de 35,63% dont 24,13% de fumeurs quotidiens. Un élève sur cinq pense que les cigarettes légères, la chicha et le snus sont peu nocifs. Leurs connaissances dans la genèse des pathologies spécifiques sont généralement bonnes mais des lacunes existent dans le développement du cancer de la vessie, les troubles thyroïdiens, la leucoplasie de la bouche et des lèvres, les caries et perte dentaire, l’ostéoporose, les troubles de la fertilité, la dysfonction érectile et la diminution de la qualité du sperme. Plus de la moitié des étudiants de notre étude pense que les professionnels de la santé devraient donner le bon exemple en ne fumant pas et que le fait d’être fumeur soi-même peut représenter un obstacle dans la lutte antitabac. Les trois quarts des étudiants de l’IRF se disent sensibilisés à la cessation tabagique des patients mais ils sont peu à concevoir le tabagisme comme un facteur de risque contre lequel il faut agir constamment. Ils semblent également conscients du rôle que doit jouer l’infirmier(e) dans la cessation tabagique. Cependant, ils reconnaissent ne pas avoir suffisamment d’acquis et d’outils pour entreprendre cette démarche. En effet, nous avons constaté des insuffisances dans les traitements d’aide à l’arrêt, les tests de dépendance au tabac, le numéro de téléphone de Tabacstop. Ils sont 78,16% à ignorer les différents 4 rôles du tabacologue. De même, plus de la moitié d’entre eux pense que les chances du patient de cesser de fumer ne seront pas augmentées si des conseils sont prodigués par un professionnel de la santé.
Conclusions : les étudiants ne sont pas suffisamment préparés à la problématique du tabac et à la prise en charge des patients tabagiques. Il est préconisé d’améliorer la formation initiale des étudiants infirmiers par l’élaboration de cours spécifiques au tabagisme ainsi que par la mise en place de stages pratiques.
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