Résumé : |
Résumé de l'auteur :
D’ici 2025, et par rapport aux chiffres de 2005, le nombre de femmes qui fument devrait tripler. Parmi les pays européens, la France, le Danemark, les Pays-Bas et la Norvège constituent le peloton de tête des pays où la proportion de fumeuses est la plus élevée (31%). En 2013, la proportion de femmes fumeuses en Belgique était de 20%. La féminisation du tabagisme a débuté entre 1950 et 1970 et s’est répandue parmi tous les milieux sociaux grâce au développement de la publicité exploitant les nouveaux «symboles de liberté» de la femme, via la prolifération de réclames enjôleuses pour le tabac, véhiculant ainsi les thèmes de l’émancipation, de l’assurance, du charme, de la minceur, de la sexualité et de l’indépendance. Ainsi, après la seconde guerre mondiale, la population féminine est très vite devenue la cible du marketing de l’industrie du tabac. La finesse de la tige et l’esthétisme des paquets vont renforcer les images de glamour et d’élégance de la femme fumeuse. Conséquence de cette augmentation du tabagisme féminin, la proportion de femmes enceintes qui fument est en constante progression depuis 30 ans, tous niveaux socioéconomiques et tous âges confondus, atteignant 20 à 30% selon les auteurs (chiffres français). En Belgique, une femme sur cinq qui a donné naissance en 2012, a fumé au cours de sa grossesse d’après les chiffres émanant de l’Office de la Naissance et de l’Enfance (ONE). Au total, 17,2% des nouvelles mamans ont ainsi déclaré avoir allié tabac et grossesse. Quelque 37% déclarent avoir consommé entre 6 et 10 cigarettes par jour. Une sur trois dit n’en avoir fumé qu’une à cinq par jour. Une sur dix avoue par ailleurs qu’elle consommait plus d’un paquet en 24h. La grossesse, moment unique et privilégié de donner la vie, constitue pour la femme une formidable motivation pour arrêter de fumer afin d’épargner non seulement sa propre santé mais aussi celle de l’enfant à naître. Les effets délétères du tabagisme maternel au cours de la grossesse sont réels et importants, spécifiques et complexes et le bénéfice attendu de l’arrêt du tabac avant et pendant la grossesse (ainsi qu’en postnatal) est établi tant pour la femme que pour son enfant. Or un grand nombre de femmes ont de grandes difficultés à arrêter de fumer pendant la grossesse et à rester non fumeuses après l’accouchement. Comme nous le verrons, un tas de critères entrent en jeu notamment le métabolisme accéléré de la nicotine chez la femme enceinte qui rend son caractère addictif encore plus important, l’état de culpabilité dans lequel la femme peut se retrouver par rapport à son enfant à naître, la pression de son entourage, etc. Les femmes enceintes représentent donc un groupe cible qui doit bénéficier le plus possible d’intervention d’aide à l’arrêt et dans ce cadre, le développement d’une application smartphone spécifiquement dédiée au sevrage tabagique des femmes enceintes trouve toute sa place. Certes, il existe de très nombreuses applications de sevrage tabagique sur le marché mais seules deux sont spécifiquement dédiées aux femmes enceintes («SmokeFree Baby» et «Quit for You - Quit for Two») et aucune n’existe en français. D’où l’intérêt d’en modéliser une pour le public francophone. Dans ce travail, l’application hypothétique qui sera modélisée portera le nom suivant : «Mon Bébé sans Fumée».
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