Résumé : |
Résumé de l'auteur :
En tant qu’infirmière en oncologie depuis une dizaine d’années, et infirmière coordinatrice en oncologie depuis trois ans, je constate pendant les soins que le tabac est encore fort présent et ce, même pendant les diverses thérapies suivies pour le traitement du cancer.
Par ailleurs, j’ai constaté que nombre d’oncologues manquent d’intérêt et, par conséquent, de connaissance pour la tabacologie. Parallèlement, peu d’oncologues que j’ai rencontrés incitent systématiquement leurs patients nouvellement diagnostiqués d’un cancer à arrêter de fumer aussi bien dans les premières consultations que dans le suivi général.
Comment expliquer ce désintérêt ? Un manque de temps, de ressources, d’espoir, de connaissances approfondies? Ou encore par discrétion afin de ne pas « déranger », “bousculer” le patient ?
Cette observation est d’autant plus étonnante que le corps médical est généralement conscient de l’importance de traiter les causes sous-jacentes d’une pathologie lors de son traitement et que de nombreuses études scientifiques ont prouvé que le maintien du tabagisme pendant le traitement perturbe son bon déroulement.J’y reviendrai bien sûr plus bas.
Le but de ce travail est double. D’une part je voudrai mettre en évidence le manque d’intérêt accordé à la tabacologie en oncologie. Il se manifeste entre autres par le peu de temps et de place que donnent les oncologues aux collègues infirmiers. D’autre part, je tenterai de mettre en lumière les raisons qui sous-tendent ce fonctionnement.
Mon profond souhait est d’apporter à travers ce mémoire un éclairage de la situation actuelle en terme de multidisciplinarité et de nouvelles manières d’appréhender les rôles et la place de l’infirmier. De part sa situation proche du patient, il est partiellement partie-prenante de l’aide au sevrage du patient fumeur soigné en cancérologie. Cette aide va notamment se manifester au travers de l’information et de l’aiguillage pour arriver à une systématisation de son accompagnement.
Au travers des réponses à un questionnaire en ligne, destiné à des oncologues de Belgique, je ferai ressortir le rôle de l’infirmier tabacologue en oncologie et sa valeur ajoutée pour ses collègues oncologues et autres soignants et puis surtout pour les patients cancéreux fumeurs, et leurs familles d’ailleurs.
Je terminerai par conclure sur les conditions nécessaires aux changements, sur la nécessité de traiter spécifiquement la problématique du tabac chez les patients fumeurs et sur la place que pourrait avoir l’infirmière tabacologue en cancérologie. |