Résumé : |
Contexte:
Les prix élevés du tabac, généralement obtenus par le biais de la fiscalité, constituent une stratégie factuelle de réduction de la consommation de tabac. Cependant, la présence de tabac de contrebande peu coûteux pourrait nuire à cette intervention efficace en offrant une solution de remplacement accessible à celle de cesser de fumer. Nous avons évalué si la consommation de tabac de contrebande avait une incidence négative sur l'abandon du tabac.
Les méthodes:
Nous avons évalué les données de 2 786 personnes de 18 ans ou plus qui ont fumé et qui ont participé à l'Enquête longitudinale sur le tabac en Ontario auprès de la population. Nous avons analysé les associations entre l'utilisation du tabac de contrebande et les résultats de l'abandon du tabac (tentative d'arrêter de fumer, arrêt 30 jours et arrêt à long terme à un an de suivi).
Résultats:
Comparativement aux personnes qui fumaient des cigarettes premium ou à rabais, les personnes qui déclaraient généralement fumer des cigarettes de contrebande au départ étaient des fumeurs plus lourds, percevaient une plus grande dépendance, identifiaient davantage d'obstacles à cesser de fumer et étaient plus susceptibles d'avoir utilisé une pharmacothérapie pour arrêter de fumer. Les personnes qui fumaient des cigarettes de contrebande étaient moins susceptibles de déclarer une période de 30 jours d'arrêt au cours des six mois suivants (risque relatif ajusté [RR] de 0,23, intervalle de confiance à 95% [IC] de 0,09 à 0,61) et un an (RR ajusté de 0,30, IC 95% 0,14–0,61), mais ils ne différaient pas beaucoup des autres personnes qui fumaient au sujet de tentatives d’arrêt du tabac (après 6 mois, RR ajusté, 0,74, IC 95% 0,43–1,20) ou d’arrêt de longue durée (RR ajusté 0,24, 95 % IC 0,04 à 1,34).
Interprétation:
Fumer des cigarettes de contrebande était associé négativement à l’arrêt du tabac à court terme. L'accès au tabac de contrebande peut donc saper les efforts de santé publique visant à réduire l'usage du tabac au niveau de la population. |