Résumé : |
1. INTRODUCTION
Les complications liées au tabagisme sont nombreuses : complications respiratoires, impacts cardio-vasculaires, conséquences sur la cicatrisation et la consolidation osseuse, impact du tabagisme passif surtout chez l’enfant mais également chez le patient adulte. La durée d’arrêt préopératoire a un impact variable sur chacune de ces complications. Il est important pour chaque anesthésiste de garder à l’esprit quelques notions fondamentales lors de la prise en charge des patients fumeurs.
2. MATERIEL ET METHODOLOGIE
Un questionnaire en ligne a été envoyé aux 154 anesthésistes du service d’anesthésie du CHU de Liège. Le questionnaire composé de 25 questions est subdivisé en 6 « items » : « Vous êtes », Anamnèse, Consignes préopératoires, Post-opératoire, Tour de salle, Retour à domicile, Avenir ? (Le lecteur trouvera le questionnaire en annexe 1). Ce questionnaire a pour but l’évaluation de la pratique quotidienne des anesthésistes face aux patients fumeurs et ce durant toute la période périopératoire.
3. PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSION
Le taux de participation à l’audit est de 54%. Seuls 10,8% des anesthésistes ayant répondu à l’enquête sont fumeurs, soit occasionnels, soit réguliers. Plus de 97% des anesthésistes questionnent leur patient sur leur statut tabagique à chaque consultation d’anesthésie. Malheureusement, ils ne sont que 13% à prescrire (toujours 3 ou régulièrement) une substitution ou à proposer une aide au sevrage lors de la visite préopératoire. Aucun facteur tel que la fonction (assistant versus superviseur) ou le statut tabagique des répondants, n’a pu être mis en évidence comme ayant un impact majeur sur la manière d’appréhender le patient fumeur tout au long du parcours clinique.
4. LIMITES ET BIAIS
On relève deux types de biais possibles dans cette enquête. Le premier est un biais de non-réponse, le second, un biais de désirabilité sociale. Pour ce qui est des limites, on peut penser que le choix d’une échelle de Likert à 4 points limite l’expression des répondants quant à leur manière d’agir dans leur pratique clinique. Une deuxième limite est attribuable à l’interprétation des réponses des questions ouvertes.
5. CONCLUSION
On peut estimer que la prise en charge des patients fumeurs au sein du service est cohérente tout au long de la période périopératoire bien que le taux de prescription de substituts nicotiniques ou autres modes de prise en charge puisse sembler insuffisant.
6. PERSPECTIVES D’AVENIR
Plusieurs projets sont à développer pour améliorer la prise en charge de nos patients fumeurs. On retiendra l’importance d’une amélioration de la feuille d’anesthésie préopératoire, la mise en place d’un cours aux assistants en début de formation sur tout ce qui est en lien avec le tabagisme, l’ouverture d’une consultation dédiée au sevrage tabagique des patients qui le souhaitent. |