Résumé : |
Objectif : Cette étude a pour but d’évaluer s’il est pertinent de proposer un sevrage tabagique à des femmes fumeuses, suivies en Procréation Médicalement Assistée. Il ne s’agit pas ici d’étudier la pertinence médicale, mais bien la pertinence en termes de faisabilité pour ces femmes, compte tenu des contraintes physiques, psychologiques et ainsi que des réaménagements familiaux, professionnels et sociaux engendrés par la prise en charge en PMA. Méthode : La population étudiée est composée de femmes fumeuses suivies au Centre de Procréation Médicalement Assistée du CHR Citadelle de Liège. Un échantillon de 20 patientes volontaires a été interrogé au moyen d’un questionnaire comprenant les données sociodémographiques, les données relatives au tabagisme et au sevrage, d’un test relatif à la motivation et à l’efficacité personnelle de chacune d’entre elles et d’un entretien semi-directif court concernant les représentations personnelles et sociales du tabagisme de celles-ci. Les entrevues se sont déroulées sur une période d’un mois et demi au sein même du service par un seul enquêteur. Résultats : Les femmes sont motivées à l’arrêt. Elles se situent, pour près de la moitié (45%), aux stades de préparation et d’action. L’intention de 80% des femmes est d’arrêter de fumer (55% pensent pouvoir y arriver). Les femmes (75%) souhaitent que l’équipe pluridisciplinaire du CPMA aborde leur tabagisme et joue un véritable rôle dans sa prise en charge. Elles sont demandeuses d’informations, de conseils pour l’aide au sevrage et, surtout, d’explications quant au rôle possible du tabagisme en relation avec les traitements et l’infertilité. Elles sont favorables (80%) à la mise en place d’une aide et/ou d’un accompagnement au sevrage tabagique spécialisé (prenant en compte les particularités d’une telle prise en charge) en consultations individuelles (65%) au sein du Centre. Enfin, le stress engendré par la prise en charge est logiquement relatif à la durée de celle-ci (nombre d’essais,…) mais ne semble pas pour autant influencer négativement la motivation des femmes (aucune relation entre la variable « Motivation » et les variables relatives à la prise en charge ne se révèle significative). Conclusion : Suite à l’enquête, il est possible de conclure que la proposition d’un sevrage tabagique aux femmes fumeuses suivies en PMA est pertinente. En termes de faisabilité, même si toutes les femmes ne se sentent pas capable d’arrêter dans l’immédiat, elles sont demandeuses d’une aide/accompagnement au sein du centre PMA et souhaitent aborder le sujet. Elles désirent être informées (conseil minimal) et veulent connaître les effets du tabac sur les traitements et l’infertilité. Pour ce faire, l’équipe PMA occupe une place stratégique. Par contre, vu le temps et les compétences nécessaires à l’aide/accompagnement au sevrage, il semblerait plus judicieux de les confier à une cellule spécialisée. Enfin, il s’agirait donc d’un moment opportun pour aborder la consommation des femmes et initier un changement. |