Résumé : |
[résumé de l'auteur] Fumer est la règle en prison dans la mesure où 80 % des détenus sont déclarés fumeurs dans les prisons du monde entier. Les connaissances actuelles en matière de tabagisme au sein des prisons du royaume sont très minces, en marge des préoccupations relatives à des addictions jugées moins tolérables : aussi, le soutien des projets de sevrage est-il encore inégal ou plus que léger pour les détenus fumeurs mais non moins ambivalents que le consommateur lambda. Nous avons dès lors souhaité nous attarder, à l’occasion de ce travail, sur la pertinence ou non d’apporter ce soutien – dans le format de la dynamique de groupe – en cet univers si particulier. Après une revue de la littérature, et non sans questionner les dimensions légale, éthique et politique, c’est au sein de l’établissement pénitentiaire de Lantin que nous avons expérimenté la mise en place d’un module de ‘mise en projet’ d’un arrêt tabagique auprès de deux groupes de détenus volontaires : un module au sein du Quartier des femmes un second déployé au profit de condamnés masculins. En parallèle, un questionnaire a été distribué à un petit échantillon de détenu(e)s afin de contre-éclairer les éléments qualitatifs récoltés lors des séances de groupe. Quatre focales nous ont servi de fil rouge : le profil tabagique, les circonstances d’initiation et de rechute, la motivation à l’arrêt et les possibilités de changement en prison. |